ELLE

Le Vietnam, je n’en connaissais que les résonances d’une guerre passée, le murmure d’une lutte que je n’ai pas vécu. 
Juste à travers lui, ses yeux, ses histoires.

Je me suis laissée emporter par ses origines qui deviennent petit à petit miennes, intégrantes à mon identité. 
Autour de notre perception de ce pays, de nos différences, des aprioris et des traditions, il a mené une enquête minutieuse dans le territoire vietnamien sous forme d’interrogatoire, d’observatoire…

La guerre… L’Histoire dans notre petite histoire », des rêves pour oublier, de la bravoure pour la fierté; ne jamais baisser les yeux.
Apprendre à faire la part des choses, embellir une histoire ou approcher la vérité.
Que s’est-il réellement passé ?

Perdu dans le territoire et dans l’architecture familiale tout est à apprendre, refuser, discuter, apprivoiser, mesurer, tempérer.

Pour ma part après plusieurs années de doute, j’ai renoué avec la photographie. 
À partir de notre arrivée la machine est lancée : réflexions, discussions, rejets, étonnements, et diverses émotions.

 Ascenseur émotionnel ne pouvant s’arrêter.

LUI

Plus qu'un sujet de réflexion, cette immersion au Viet Nam est une véritable remise en question de nos convictions et de nos idées. 

Le choc des cultures bouscule une fausse réalité, diffusées par les médias et les agences touristiques.
L'essor immobilier évolue à la même vitesse que l'invasion touristique. Le rêve américain fait effet, tant dans les infrastructures que les valeurs quotidiennes.

En voulant partager l'intime et notre mixité, voici un ensemble de traces, approchant la forme du témoignage.

Quelle place tient l'individu au sein du territoire ?
De quelle manière se déplace-t-il et quel regard porte-t-il sur son propre pays ?

Nos regards se croisent pour devenir un, une tentative de faire oeuvre.